Le media
de l’électrification
Les progrès en matière de rendement, de stockage et le coût des panneaux photovoltaïques peuvent-ils suffire? Pour commencer, j'ai demandé à Anaïs Voy Gillis, géographe et chercheuse associés à l’IAE de Poitiers, si l'espace nécessaire à l'installation de tous ces panneaux était bien identifié.
Bien entendu, on parlait des panneaux solaires sur site industriel, y compris les ombrières sur les parkings. Il y a un autre secteur qui est très lié à l’industrie et qui est aussi très lié à nos modes de consommation, c’est tout ce qui va être la logistique, et on a d’énormes zones de stockage, logistique sur lequel on pourrait envisager du passage en photovoltaïque. On a également un autre endroit où la question pourrait se poser, c’est sur tout ce qui va être friches industrielles, sur des friches, mais qui ne sont pas totalement des friches industrielles. On a la SNCF qui se pose la question aussi d’utilisation du photovoltaïque, soit sur le foncier existant, soit sur des zones qui sont en cours de réhabilitation, je ne connais pas exactement tous les détails. Mais sur certaines friches industrielles, on peut aussi envisager d’implanter du solaire. Après la question et comment concilier développer des énergies renouvelables, réindustrialisé? Il faut s’assurer que ça se soit sur des friches qui ne pourraient pas être qualifiées pour l’industrie et puis après, il y a tout le domaine agricole, ou on peut envisager également de développer des panneaux photovoltaïques.
Et concrètement, l'installation d'une mini centrale photovoltaïque, comment ça se passe et avec quel résultat? La réponse de Brice Daviet, responsable projet ENR chez VFE qui a récemment accompagné un supermarché dans cette démarche.
On est intervenu en effet avec Rexel sur le projet de Leclerc des Oudairies à La Roche-sur-Yon, pour un projet photovoltaïque d’1 mégawatt crête en autoconsommation totale, c’est-à-dire que le magasin autoconsomme toute la production photovoltaïque sur site sans réinjecter de surplus sur le réseau. On a travaillé avec Rexel sur la fourniture des onduleurs et des panneaux sur ce projet-là. La production de la centrale photovoltaïque représente 30 % de la consommation du magasin. L’onduleur, il est prévu pour, justement transformer l’énergie produite par les panneaux photovoltaïque et l’injecter dans l’installation du client en simulant le réseau. C’est de la production d’énergie basse tentions, pour qu’elles soient consommée directement par l’installation électrique du client. C’est un projet qui a été fait uniquement pour le magasin des Oudairies à La Roche-sur-Yon. Par contre, chaque adhérent Leclerc peut monter ce type de projet à plus ou moins grande-échelle. On en fait un deuxième pour le même adhérent sur un autre point de vente, qui est le Leclerc sud de la Roche, où là, on a 1003 kilos de crête de puissance un peu plus puissant que souder. Et on travaille d’ailleurs toujours avec Rexel sur ce projet-là.
Développer le photovoltaïque, c'est bien, mais avec des panneaux conçus et fabriqués localement, c'est mieux, cela va sans dire. Mais cette souveraineté photovoltaïque est-elle envisageable? Anaïs Voy Gillis nous éclaire.
On a quelques projets pour remonter la chaîne de valeur du photovoltaïque en France et en Europe. Il faut savoir qu’on maîtrise quand même beaucoup d’éléments de la chaîne de valeur de production d’un panneau solaire sur le territoire français et européen. On pourrait maîtriser toute la chaîne de valeur en Europe. On veut, pour des questions de souveraineté, reproduire des panneaux solaires en Europe et ça a d’autant plus de sens qu’on va subventionner certains types de projets, donc autant que ça profite véritablement en territoire et à l’emploi. Le problème et qu’aujourd’hui la Chine est très forte domination sur la production de panneaux photovoltaïques et qu’ils sont en train de casser littéralement les prix pour inonder les marchés européens, avec un contexte un peu particulier pour la Chine, elle a un tassement de sa demande interne, qui est très fort. Elle peine maintenant accéder au marché américain, elle cherche de nouveaux relais de croissance et si nous, on ne se met pas à un moment des protections, si on veut faire émerger cette, cette industrie, on n’arrivera jamais à la remonter sur le territoire.
Peut-on considérer que la France ait pris le virage du solaire? Le point de vue de recel avec Claire-Sophie Haas, directrice marketing et communication.
On a été un petit peu en retard en France par rapport à ce qui s’est passé en Allemagne, par exemple. Ils avaient fait ça plutôt il y a deux ans, mais nous, c’est l’année dernière où, vraiment, on a fait une croissance de 200% sur le photovoltaïque, et une dynamique très, très forte a été lancée. On voit aussi, parce qu’on a beaucoup d’artisans électriciens qui, historiquement, était spécialiste de la distribution électrique et qui, aujourd’hui, vont se former sur le photovoltaïque, parce qu’il y a une vraie demande et un vrai appel du marché là-dessus.
C’est terminé pour aujourd’hui !
Abonnez-vous à ce podcast et rendez-vous demain pour la suite de Courant positif, le programme en 21 étapes, qui part à la rencontre de celles et ceux qui font l’électrification des territoires.
Courant Positif est un podcast produit par Rexel, concocté par l’Agence Calliopé et animé par Samuel Belaud.
