
- Énergies renouvelables
- 7 min.
Le media
de l’électrification
Comment capturer l’énergie du soleil et du vent pour la restituer à la demande ? Défi majeur de la transition énergétique, le stockage des énergies renouvelables représente aujourd’hui un domaine de recherche florissant. Entre solutions éprouvées et pistes prometteuses, tour d’horizon.
C’est un enjeu essentiel pour une transition énergétique réussie : comment conserver l’électricité pour équilibrer la production et la demande ? Les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) se conservent très bien, tant dans leurs réservoirs naturels que dans les espaces de stockage des infrastructures pétrolières et gazières. L’inverse n’est pas vrai : l’électricité, produite par les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, est difficile à stocker à grande échelle et à des coûts acceptables.
Comme le précise EDF, « l’électricité en tant que telle ne peut pas être stockée, en tout cas pas avec les technologies actuelles ». Or, la France, avec notamment l’essor des pompes à chaleur, des véhicules électriques ou encore la conversion de certains procédés industriels, doit faire face à un enjeu d’électrification massive des usages. Une électrification qui répond en premier lieu à l’impératif de décarbonation du pays afin que celui-ci puisse tenir ses objectifs climatiques.
Comme la plupart des pays qui se sont engagés à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, la France a donc besoin de produire plus d’électricité. C’est la raison pour laquelle les gouvernements successifs ont acté le développement de nouvelles capacités renouvelables et la construction de nouvelles centrales nucléaires. L’énergie nucléaire étant pilotable, elle n’est pas concernée par un enjeu de stockage.
L’enjeu de stockage se concentre sur la production d’électricité issue de moyens éolien et solaire, par définition intermittente puisqu’elle dépend des conditions météorologiques. Par voie de conséquence, plus on construit de capacités renouvelables de type éolien ou solaire, plus il faut augmenter les capacités de stockage de l’électricité. Comme l’explique EDF : « le stockage stationnaire* devient stratégique car il participe à assurer l’équilibre entre la production et la consommation de l’électricité. On stocke de l’énergie en période creuse ou de forte production, pour la restituer plus tard en cas de demande élevée ou de production plus faible »
Le stockage stationnaire devient stratégique car il participe à assurer l’équilibre entre la production et la consommation de l’électricité. On stocke de l’énergie en période creuse ou de forte production, pour la restituer plus tard en cas de demande élevée ou de production plus faible
Si la production éolienne et solaire est intermittente, précisons pour commencer que ces fluctuations dans l’offre comme dans la demande sont pour la plupart prévisibles et peuvent être anticipées plusieurs jours à l’avance – on peut alors faire jouer le mix énergétique d’un territoire pour s’adapter. À l’échelle nationale, les sites de production sont d’ailleurs assez variés géographiquement pour bénéficier de conditions météorologiques complémentaires. Ainsi, quand le vent tombe sur une région de France, il y a fort à parier qu’une autre bénéficiera de vents ou d’un ensoleillement important. C’est ce que l’on appelle l’effet de foisonnement. Un phénomène qui permet de distribuer l’énergie équitablement sur tout le territoire national.
Ainsi, quand le vent tombe sur une région de France, il y a fort à parier qu’une autre bénéficiera de vents ou d’un ensoleillement important. C’est ce que l'on appelle l’effet de foisonnement. Un phénomène qui permet de distribuer l’énergie équitablement sur tout le territoire national.
L’électricité ne se stocke donc pas en tant que telle. Pour ce faire, il faut la transformer – ce qui peut provoquer des déperditions importantes. Pour qu’il puisse y avoir stockage de l’électricité, il faut en effet convertir le courant électrique en une autre forme d’énergie stockable.
Stockage d’énergie par gravité, stockage de CO₂ comprimé, batteries à flux… chercheurs et ingénieurs rivalisent donc d’ingéniosité pour faire face à ce défi technologique. Et c’est tant mieux : en matière de stockage comme d’énergie, la clé, c’est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
*Le terme “stockage stationnaire” désigne le stockage d’énergie (électricité, chauffage) destinée à des applications stationnaires, par opposition aux batteries liées à la mobilité.