
- Transition énergétique
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Le 1er juillet, le dispositif de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) a évolué. Parmi les nouveautés pour les propriétaires, un audit énergétique va devenir obligatoire pour certaines rénovations.
En ce début d’été, la suspension temporaire du dispositif MaPrimeRénov’ pour la rénovation globale a fait la Une de l’actualité. Mais un autre changement dans les aides à la rénovation énergétique est intervenu le mardi 1er juillet 2025 : l’éco-prêt à taux zéro, ou éco-PTZ, subit lui aussi quelques modifications en vertu de deux arrêtés publiés le 29 mars au Journal officiel. L’objectif selon le ministère de l’Économie est d’harmoniser certains critères d’obtention de ce prêt avec ceux de MaPrimeRénov’ et de la TVA réduite. Ainsi, si des travaux sont éligibles à MaPrimeRénov’, ils doivent permettre d’obtenir un éco-PTZ.
Pour rappel, l’éco-PTZ est un prêt sans intérêts, accessible sans condition de ressources aux propriétaires occupants ou bailleurs d’un logement, aux syndicats de copropriétaires et aux sociétés civiles non soumises à l’impôt sur les sociétés. Ce dispositif permet de financer des travaux d’amélioration énergétique pour un logement ou pour une copropriété (pour des travaux collectifs). Il finance notamment la part de travaux restante après une prise en charge par MaPrimeRénov’, et est attribué par paliers, de 7 000 euros pour une action ponctuelle à 50 000 euros maximum pour une rénovation complète. Ces actions concernent par exemple l’isolation thermique du toit, des murs, des portes ou encore le remplacement du système de chauffage. Dans le détail, un prêt jusqu’à 7 000 euros peut être accordé pour le remplacement de fenêtres, jusqu’à 15 000 euros pour la réalisation d’une seule action parmi la liste des travaux éligibles au dispositif, jusqu’à 25 000 euros pour la réalisation de deux actions, 30 000 euros pour trois actions ou plus, et enfin jusqu’à 50 000 euros pour la rénovation globale.
Ce dispositif permet de financer des travaux d’amélioration énergétique (...) Il finance notamment la part de travaux restante après une prise en charge par MaPrimeRénov’, et est attribué par paliers.
Depuis le 1er juillet, les travaux éligibles à l’éco-PTZ doivent donc être réalisés en respectant les mêmes critères que ceux financés par MaPrimeRénov’. Les modalités changent ainsi pour l’isolation thermique des murs donnant sur l’extérieur, l’isolation thermique des parois vitrées, l’installation d’équipements de chauffage ainsi que celle de production d’eau chaude sanitaire utilisant une source d’énergie renouvelable. « Cela vous permet d’avoir la garantie que les travaux que vous entreprenez sont éligibles à la fois à MaPrimeRénov’ et à l’éco-PTZ », souligne le site de l’administration française service-public.fr. L’éco-PTZ pour les bâtiments comportant plusieurs logements n’inclut par exemple plus « la pose d’une chaudière à combustible fossile utilisant majoritairement le gaz comme source d’énergie », dispose l’article 10 de l’arrêté du 29 mars.
Autre nouveauté et pas des moindres : un audit énergétique devient obligatoire pour la rénovation globale. Les actions individuelles ne sont pas concernées. Cet audit énergétique, à ne pas confondre avec le diagnostic de performance énergétique (DPE), devient obligatoire pour prouver que les travaux permettent de gagner au moins deux classes énergétiques au DPE « pour les maisons individuelles et appartements, et 35 % de gain énergétique pour les éco-prêts à taux zéro ‘copropriétés’ », détaille le ministère de l’Economie. Il s’agit d’une analyse plus approfondie qu’un DPE, visant la structure et les matériaux du bâtiment, les systèmes de chauffage ou encore l’éclairage, et permettant d’identifier les éventuelles déperditions énergétiques avant de préconiser des travaux. Comme dans le cadre de MaPrimeRénov’, l’audit doit être réalisé par un professionnel ayant les qualifications requises, en application du décret du 4 mai 2022.
L’éco-PTZ, dont la durée de remboursement peut aller jusqu’à 20 ans, a permis de financer plus de 105 000 projets en 2023 pour un montant de 1,48 milliard d’euros – soit un record depuis le lancement du dispositif en 2009. L’action de rénovation la plus fréquemment réalisée concerne le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Le nombre serait encore supérieur, en 2024, à plus de 112 000 projets, selon les données provisoires de la SFGAS (Société de Gestion des Financements et de la Garantie de l’Accession Sociale à la propriété) qui gère le dispositif. En août 2023, la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, avait annoncé le prolongement de l’éco-PTZ jusqu’au 31 décembre 2027 afin de « donner de la visibilité ».