Le lourd bilan carbone de l’autonomie
Une équipe internationale composée en partie de chercheurs français a également mis au point un algorithme intéressant pour ces véhicules. Dans les embouteillages, la conduite est plus fluide et moins saccadée, ce qui diminue les émissions de CO2. Cela serait-il possible à plus grande échelle, sur des itinéraires plus complexes et avec plus de voitures ? Aucune certitude pour l’instant faute de données.
Mais même si c’est le cas, ce pourrait bien être l’une des rares promesses écologiques des voitures autonomes. Une étude publiée fin 2022 par le Massachussets Institute of Technology (MIT) montre à quel point ces véhicules sont extrêmement polluants. Plus encore que des voitures thermiques traditionnelles !
En cause, la quantité de composants électroniques et les données qu’ils génèrent. Radars, caméras, capteurs… Le tout demande une puissance de calcul telle que les émissions carbones d’un milliard de voitures en circulation seraient équivalentes à celles de la totalité des datacenters de la planète. Avec des variantes selon les territoires : dans un pays comme la France où le nucléaire joue un grand rôle dans la production d’électricité, le bilan est moindre qu’en Australie, par exemple, où ce sont les énergies fossiles qui sont privilégiées.
Mais même avec une production d’énergie décarbonée, il y a un piège ! En se généralisant, les voitures autonomes auraient pour effet d’augmenter l’usage de la voiture par les utilisateurs, moins enclins à prendre les transports en communs car ils pourraient à la fois être seuls dans le confort de leur véhicule, et disponibles pour réaliser d’autres tâches.
Pilier de la décarbonation des mobilités en Europe, les voitures électriques non-autonomes évitent ces écueils car elles ne demandent pas de calcul informatique et sont moins susceptibles de détourner des transports en commun.